La Forêt de Tansen
Sam 16 Nov 2024 - 17:27
La Forêt de Tansen
En lisière de la forêt de Tansen, en des temps très anciens, vivait un jeune garçon du nom de Nans. N’ayant plus de famille il se débrouillait seul pour tenir sa petite maison et subvenir à ses besoins. Il allait souvent dans la forêt pour ramasser du bois, cueillir des baies ou des champignons, chasser ou pêcher dans la rivière la traversant.
Un jour, il s’enfonça par mégarde plus que de coutume à l’intérieur de la forêt, en ramassant des airelles. Il lui semblait que celles de l’arbrisseau suivant étaient toujours plus belles, plus abondantes, plus mûres. De buisson en buisson, il se retrouva au milieu de la grande forêt, sans même s’en rendre compte.
La pénombre commençait à envahir la sylve, Nans se redressa mais ne reconnut pas le lieu où il se trouvait. Fatigué par sa journée de cueillette, il décida de se reposer et d’attendre le lendemain pour regagner sa chaumière. Tenter de retourner sur ses pas dans le crépuscule naissant, ne pouvait que le perdre encore plus. La lumière du jour suivant serait plus propice.
Après avoir dégusté une partie des petits fruits violets et délicieusement sucrés, il se chercha un endroit abrité pour passer la nuit le plus confortablement possible. Il repéra un arbre immense au pied duquel s’étendait un moelleux tapis de mousse. Il s’y installa, le dos agréablement appuyé sur le tronc large du grand hêtre.
Cette nuit-là, la pleine lune veilla sur le sommeil étoilé et paisible du jeune Nans, nimbant le hêtre d’un doux halo.
Au matin, le garçon se réveilla dans une forme éblouissante, la forêt lui sembla plus brillante, plus lumineuse que la veille. Il alla ramasser quelques baies supplémentaires pour son premier repas de la journée, de belles airelles et quelques framboises charnues.
Alors qu’il était assis à déguster son frugal repas, il lui sembla entendre des cris et des appels au secours. Il posa son panier et tendit l’oreille pour repérer la provenance des hurlements. C’est alors qu’il vit un animal couleur de cendre qui grattait et creusait à l’entrée d’un terrier. Il reconnut un blaireau, mais il lui sembla d’une taille très au dessus de la normale.
Nans se saisit d’une branche, et tenta de faire fuir le mustélidé agressif. Après quelques longues minutes de lutte, il réussit à le déloger. Nans s’approcha alors prudemment de la tanière, percevant encore quelques légers gémissements provenant de l’intérieur.
Le terrier était étroit, mais suffisamment large pour qu’un tout jeune enfant puisse s’y glisser. Nans pensa donc qu’un tout petit avait réussi à s’y faufiler pour échapper au blaireau géant.
Il se pencha sur l’ouverture et appela, mais ne perçut aucune réponse. Il était beaucoup trop grand pour y entrer, mais parvint à enfoncer son bras jusqu’à l’épaule et toucha ce qui lui sembla être un petit bras.
Après maintes tentatives, il réussit à agripper le petit bras. Avec d’immenses précautions, et de longues minutes qui lui parurent des heures, il parvint à dégager un petit corps. Nans fut très surpris, ce qu’il tenait en main n’était pas un bras, mais un torse. Il n’avait pas dégagé un jeune enfant mais un petit être, un tout petit être.
En le retournant délicatement pour voir s’il avait des blessures, Nans s’aperçut que cet être miniature avait des ailes, deux jolies paires d’ailes translucides, aux couleurs irisées. Quelle pouvait être cette créature ?
Remis de sa surprise, Nans examina le petit blessé de plus près. Il avait plusieurs blessures dont certaines lui parurent graves, il était encore en vie mais semblait très mal en point. Nans décida alors de le ramener chez lui pour le soigner du mieux qu’il le pouvait.
Il vida son panier, et y mit une couche de fougères et de mousse et y étendit son nouveau protégé. Il se dirigea vers la lisière de la forêt sans difficulté.
Pendant des jours, Nans soigna de son mieux le petit être. Lentement, celui-ci reprit des forces. Après une semaine de soins, il réussit à parler un peu. Sa langue était très différente de toutes celles qu’avait jamais entendues Nans, pourtant il comprenait parfaitement ce qu’il disait, parvenait à lui répondre dans le même langage chantant avec des mots qu’il ne connaissait pas mais qu’il prononçait tout aussi facilement.
Nans apprit ainsi par bribes son histoire. Il s’appelait Wilwarin et appartenait à la communauté des fées de la forêt de Tansen. Alors qu’il jouait à cache-cache avec son petit frère Maes et son ami Keonin, la porte du royaume des fées s’était entrouverte pour laisser entrer un garde de la reine revenant de mission. La forêt, interdite aux jeunes fées, apparut très attrayante à Wilwarin, il se faufila à l’extérieur sans que personne ne s’en rende compte et sans permission. Ivre de sa toute nouvelle liberté, il ne vit pas arriver le blaireau agressif qui lui avait violemment assené un coup de patte. Blessé et perdu, Wilwarin ne dut son salut qu’à un terrier trop étroit pour le mustélidé et à l’intervention de Nans.
Après quelques semaines de soins attentifs, Wilwarin semblait complètement remis. Pourtant, une de ses ailes, abîmée par le blaireau, refusait toujours de battre avec les autres, et le jeune garçon-fée ne pouvait plus voler. Nans avait fait tout ce qu’il pouvait pour lui, mais il n’arrivait pas à guérir son aile. Le pauvre Wilwarin était donc contraint de se contenter de la marche ou de se déplacer assis sur l’épaule accueillante de Nans.
Un jour, Nans, bien que content d’avoir un compagnon pour combler sa solitude, décida qu’il était temps pour Wilwarin de retourner auprès de son peuple. Il lui en fit part et, bien que tristes tous deux à l’idée de se quitter, ils se préparèrent à reprendre le chemin du centre de la forêt où se trouvait la porte qui menait au royaume des fées.
Le lendemain, ils arrivèrent auprès du hêtre majestueux, oreiller improvisé de Nans quelques semaines auparavant, sur lequel se trouvait la porte des fées. Celle-ci se situant en hauteur, Wilwarin ne put l’atteindre et Nans dut le hisser jusque là. Wilwarin appela alors sa communauté pour que quelqu’un lui ouvre la porte, lui-même ne sachant comment il fallait faire.
Hélas pour lui, ce fut la terrible et despotique reine Claune en personne qui apparut quand l’huis s’ouvrit. Elle était entourée de sa garde armée personnelle, ainsi que de son pâle et pleutre mari, le roi Armoselig, de sa suivante préférée Arscha et de la famille de Wilwarin et d’une partie de la communauté. La famille du jeune garçon et les autres membres de la communauté semblaient terrifiés.
Elle était en fureur, elle lui reprocha mille choses, comme d’être allé seul dans la forêt alors qu’elle avait interdit à toute fée de sortir du royaume sans son autorisation. Sa fureur redoubla quand elle vit Nans : comment avait-il osé se montrer à un humain ? Et encore plus grave, comment avait-il osé lui dévoiler l’entrée du royaume des fées ?
Claune tyrannique et obtuse, ne voulut rien écouter des explications de Wilwarin. Nans, voulut intervenir pour tenter de défendre son ami, ce qui ne fit qu’accroître la fureur de la despotique reine Claune. Elle entra dans une rage folle en voyant que Nans comprenait et parlait le langage magique des fées. Elle l’accusa d’avoir volé les pouvoirs du jeune fée. Il tenta de se défendre, lui expliquant qu’il n’avait rien dérobé, mais qu’il s’était mis à voir les fées et à comprendre leur langue un beau matin après avoir dormi au pied du grand arbre.
La méchante reine, bien que comprenant que ce don lui avait été transmis par le hêtre lui-même, lors de la nuit magique de la pleine lune, fit la sourde oreille, et fit semblant de ne pas le comprendre. Elle continua à leur reprocher tout ce qu’elle pouvait, de plus en plus en colère. Ses sujets semblaient quant à eux devenir de plus en plus petits, épouvantés qu’ils étaient par ses vociférations.
Pour finir sa diatribe, Claune interdit l’entrée du royaume à Wilwarin, le bannissant à tout jamais de la communauté de fées. La famille du jeune fée ne put rien faire pour lui, son jeune frère Maes tenta bien de manifester sa désapprobation, mais il fut aussitôt stoppé par ses parents, Fegline et Trelos, craignant pour sa vie. Ces derniers se dépêchèrent de le faire rentrer, Maes réussit juste à lancer un regard malheureux vers son grand frère avant que les portes ne se referment bruyamment sur l’entière communauté effrayée. Seule la reine et sa suite étaient encore à l’extérieur. Plus méchante que jamais, elle lui interdit pour toujours le retour dans la communauté des fées, ayant de grands pouvoirs magiques, elle détruisit tous ceux de Wilwarin, puis elle rentra, entourée de sa suite, laissant Wilwarin désemparé à l’extérieur.
Le jeune fée, déconcerté restait immobile, essayant de comprendre ce qui lui arrivait. Il savait, bien entendu, que la reine Claune était autoritaire et odieuse, mais jamais il n’aurait cru être un jour banni de sa communauté et privé de ses pouvoirs magiques naissants. Nans, voyait bien le désarroi de son compagnon, mais ne savait que faire. Il tendit la main et Wilwarin finit par s’y hisser. Il le posa sur son épaule où le jeune fée se réfugia pour pleurer : jamais plus il ne verrait ses parents, son petit frère et ses amis.
La nuit étant proche, les deux garçons décidèrent d’attendre le lendemain pour rentrer à la chaumière de Nans. Le grand hêtre, nimbé de son halo de lumière, servit à nouveau de refuge, et une nouvelle fois, la pleine lune veilla sur le sommeil des innocents. Mais l’arbre magique ne pouvait accepter qu’un jeune fée soit banni et privé de tous ses pouvoirs par la décision arbitraire d’une seule personne, fusse-t-elle la reine des fées. Par la nuit magique de pleine lune, il lui restitua ses pouvoirs et plus encore, lui soignant par la même occasion son aile.
Nans et Wilwarin rentrèrent le lendemain, la nuit et le hêtre magique leur ayant donné une force toute nouvelle pour affronter la vie, l’amitié des jeunes garçons serait désormais plus forte que tout.
Wilwarin, ravi d’avoir recouvré ses pouvoirs magiques et son aile, virevolta et fit des cabrioles tout le long du chemin de retour, distrayant son ami. Le jeune fée mit plusieurs semaines à apprivoiser ses nouveaux pouvoirs et à tous bien les connaître. Nans était émerveillé par ce que pouvait accomplir son petit compagnon, il lui demandait souvent de faire des tours pour lui, ce dont il s’acquittait avec joie.
À chaque printemps et chaque été, Wilwarin enchantait son ami en faisant éclore une multitude de fleurs colorées au parfum suave. Leurs teintes délicates ou vives émerveillaient Nans. Pour lui faire plaisir, le jeune fée travailla et développa son don et parvint bientôt à faire s’épanouir leurs belles corolles en toute saison. Les deux amis vivaient paisiblement, au milieu des fleurs odorantes et des couleurs chatoyantes.
Quelques années plus tard, Arscha, trahissant la reine qui l’avait tant avantagée, tenta de s’emparer du pouvoir en destituant Claune. Mais sa nouvelle gloire fut de courte durée, la communauté des fées s’étant enfin rebellée. Cette fois-ci, les fées élurent un chef, bon et juste, le père de Keonin.
Maes et Keonin partirent alors à la recherche de Wilwarin pour lui annoncer qu’il pouvait enfin revenir dans la communauté. Mais Wilwarin, bien que content de cette décision, ne quitta jamais son ami Nans, celui qui l’avait par deux fois sauvé. Ils restèrent ensemble aussi longtemps que Nans vécut, recevant fréquemment la visite de fées. À la mort de Nans, Wilwarin ne put se résoudre à partir, il resta dans la chaumière, s’occupant de fleurir la tombe de son ami et d’entretenir la maisonnette.
De nos jours encore, on peut voir la petite chaumière de Nans, en lisière de la forêt de Tansen. Pour tout le monde, et sans que personne ne sache plus pourquoi depuis bien longtemps, cette petite maison est encore appelée la Chaumière aux Fées. Une belle pierre gravée au nom de Nans et Wilwarin, se trouve à proximité, entourée été comme hiver de jolies fleurs sauvages et colorées.
En lisière de la forêt de Tansen, en des temps très anciens, vivait un jeune garçon du nom de Nans. N’ayant plus de famille il se débrouillait seul pour tenir sa petite maison et subvenir à ses besoins. Il allait souvent dans la forêt pour ramasser du bois, cueillir des baies ou des champignons, chasser ou pêcher dans la rivière la traversant.
Un jour, il s’enfonça par mégarde plus que de coutume à l’intérieur de la forêt, en ramassant des airelles. Il lui semblait que celles de l’arbrisseau suivant étaient toujours plus belles, plus abondantes, plus mûres. De buisson en buisson, il se retrouva au milieu de la grande forêt, sans même s’en rendre compte.
La pénombre commençait à envahir la sylve, Nans se redressa mais ne reconnut pas le lieu où il se trouvait. Fatigué par sa journée de cueillette, il décida de se reposer et d’attendre le lendemain pour regagner sa chaumière. Tenter de retourner sur ses pas dans le crépuscule naissant, ne pouvait que le perdre encore plus. La lumière du jour suivant serait plus propice.
Après avoir dégusté une partie des petits fruits violets et délicieusement sucrés, il se chercha un endroit abrité pour passer la nuit le plus confortablement possible. Il repéra un arbre immense au pied duquel s’étendait un moelleux tapis de mousse. Il s’y installa, le dos agréablement appuyé sur le tronc large du grand hêtre.
Cette nuit-là, la pleine lune veilla sur le sommeil étoilé et paisible du jeune Nans, nimbant le hêtre d’un doux halo.
Au matin, le garçon se réveilla dans une forme éblouissante, la forêt lui sembla plus brillante, plus lumineuse que la veille. Il alla ramasser quelques baies supplémentaires pour son premier repas de la journée, de belles airelles et quelques framboises charnues.
Alors qu’il était assis à déguster son frugal repas, il lui sembla entendre des cris et des appels au secours. Il posa son panier et tendit l’oreille pour repérer la provenance des hurlements. C’est alors qu’il vit un animal couleur de cendre qui grattait et creusait à l’entrée d’un terrier. Il reconnut un blaireau, mais il lui sembla d’une taille très au dessus de la normale.
Nans se saisit d’une branche, et tenta de faire fuir le mustélidé agressif. Après quelques longues minutes de lutte, il réussit à le déloger. Nans s’approcha alors prudemment de la tanière, percevant encore quelques légers gémissements provenant de l’intérieur.
Le terrier était étroit, mais suffisamment large pour qu’un tout jeune enfant puisse s’y glisser. Nans pensa donc qu’un tout petit avait réussi à s’y faufiler pour échapper au blaireau géant.
Il se pencha sur l’ouverture et appela, mais ne perçut aucune réponse. Il était beaucoup trop grand pour y entrer, mais parvint à enfoncer son bras jusqu’à l’épaule et toucha ce qui lui sembla être un petit bras.
Après maintes tentatives, il réussit à agripper le petit bras. Avec d’immenses précautions, et de longues minutes qui lui parurent des heures, il parvint à dégager un petit corps. Nans fut très surpris, ce qu’il tenait en main n’était pas un bras, mais un torse. Il n’avait pas dégagé un jeune enfant mais un petit être, un tout petit être.
En le retournant délicatement pour voir s’il avait des blessures, Nans s’aperçut que cet être miniature avait des ailes, deux jolies paires d’ailes translucides, aux couleurs irisées. Quelle pouvait être cette créature ?
Remis de sa surprise, Nans examina le petit blessé de plus près. Il avait plusieurs blessures dont certaines lui parurent graves, il était encore en vie mais semblait très mal en point. Nans décida alors de le ramener chez lui pour le soigner du mieux qu’il le pouvait.
Il vida son panier, et y mit une couche de fougères et de mousse et y étendit son nouveau protégé. Il se dirigea vers la lisière de la forêt sans difficulté.
Pendant des jours, Nans soigna de son mieux le petit être. Lentement, celui-ci reprit des forces. Après une semaine de soins, il réussit à parler un peu. Sa langue était très différente de toutes celles qu’avait jamais entendues Nans, pourtant il comprenait parfaitement ce qu’il disait, parvenait à lui répondre dans le même langage chantant avec des mots qu’il ne connaissait pas mais qu’il prononçait tout aussi facilement.
Nans apprit ainsi par bribes son histoire. Il s’appelait Wilwarin et appartenait à la communauté des fées de la forêt de Tansen. Alors qu’il jouait à cache-cache avec son petit frère Maes et son ami Keonin, la porte du royaume des fées s’était entrouverte pour laisser entrer un garde de la reine revenant de mission. La forêt, interdite aux jeunes fées, apparut très attrayante à Wilwarin, il se faufila à l’extérieur sans que personne ne s’en rende compte et sans permission. Ivre de sa toute nouvelle liberté, il ne vit pas arriver le blaireau agressif qui lui avait violemment assené un coup de patte. Blessé et perdu, Wilwarin ne dut son salut qu’à un terrier trop étroit pour le mustélidé et à l’intervention de Nans.
Après quelques semaines de soins attentifs, Wilwarin semblait complètement remis. Pourtant, une de ses ailes, abîmée par le blaireau, refusait toujours de battre avec les autres, et le jeune garçon-fée ne pouvait plus voler. Nans avait fait tout ce qu’il pouvait pour lui, mais il n’arrivait pas à guérir son aile. Le pauvre Wilwarin était donc contraint de se contenter de la marche ou de se déplacer assis sur l’épaule accueillante de Nans.
Un jour, Nans, bien que content d’avoir un compagnon pour combler sa solitude, décida qu’il était temps pour Wilwarin de retourner auprès de son peuple. Il lui en fit part et, bien que tristes tous deux à l’idée de se quitter, ils se préparèrent à reprendre le chemin du centre de la forêt où se trouvait la porte qui menait au royaume des fées.
Le lendemain, ils arrivèrent auprès du hêtre majestueux, oreiller improvisé de Nans quelques semaines auparavant, sur lequel se trouvait la porte des fées. Celle-ci se situant en hauteur, Wilwarin ne put l’atteindre et Nans dut le hisser jusque là. Wilwarin appela alors sa communauté pour que quelqu’un lui ouvre la porte, lui-même ne sachant comment il fallait faire.
Hélas pour lui, ce fut la terrible et despotique reine Claune en personne qui apparut quand l’huis s’ouvrit. Elle était entourée de sa garde armée personnelle, ainsi que de son pâle et pleutre mari, le roi Armoselig, de sa suivante préférée Arscha et de la famille de Wilwarin et d’une partie de la communauté. La famille du jeune garçon et les autres membres de la communauté semblaient terrifiés.
Elle était en fureur, elle lui reprocha mille choses, comme d’être allé seul dans la forêt alors qu’elle avait interdit à toute fée de sortir du royaume sans son autorisation. Sa fureur redoubla quand elle vit Nans : comment avait-il osé se montrer à un humain ? Et encore plus grave, comment avait-il osé lui dévoiler l’entrée du royaume des fées ?
Claune tyrannique et obtuse, ne voulut rien écouter des explications de Wilwarin. Nans, voulut intervenir pour tenter de défendre son ami, ce qui ne fit qu’accroître la fureur de la despotique reine Claune. Elle entra dans une rage folle en voyant que Nans comprenait et parlait le langage magique des fées. Elle l’accusa d’avoir volé les pouvoirs du jeune fée. Il tenta de se défendre, lui expliquant qu’il n’avait rien dérobé, mais qu’il s’était mis à voir les fées et à comprendre leur langue un beau matin après avoir dormi au pied du grand arbre.
La méchante reine, bien que comprenant que ce don lui avait été transmis par le hêtre lui-même, lors de la nuit magique de la pleine lune, fit la sourde oreille, et fit semblant de ne pas le comprendre. Elle continua à leur reprocher tout ce qu’elle pouvait, de plus en plus en colère. Ses sujets semblaient quant à eux devenir de plus en plus petits, épouvantés qu’ils étaient par ses vociférations.
Pour finir sa diatribe, Claune interdit l’entrée du royaume à Wilwarin, le bannissant à tout jamais de la communauté de fées. La famille du jeune fée ne put rien faire pour lui, son jeune frère Maes tenta bien de manifester sa désapprobation, mais il fut aussitôt stoppé par ses parents, Fegline et Trelos, craignant pour sa vie. Ces derniers se dépêchèrent de le faire rentrer, Maes réussit juste à lancer un regard malheureux vers son grand frère avant que les portes ne se referment bruyamment sur l’entière communauté effrayée. Seule la reine et sa suite étaient encore à l’extérieur. Plus méchante que jamais, elle lui interdit pour toujours le retour dans la communauté des fées, ayant de grands pouvoirs magiques, elle détruisit tous ceux de Wilwarin, puis elle rentra, entourée de sa suite, laissant Wilwarin désemparé à l’extérieur.
Le jeune fée, déconcerté restait immobile, essayant de comprendre ce qui lui arrivait. Il savait, bien entendu, que la reine Claune était autoritaire et odieuse, mais jamais il n’aurait cru être un jour banni de sa communauté et privé de ses pouvoirs magiques naissants. Nans, voyait bien le désarroi de son compagnon, mais ne savait que faire. Il tendit la main et Wilwarin finit par s’y hisser. Il le posa sur son épaule où le jeune fée se réfugia pour pleurer : jamais plus il ne verrait ses parents, son petit frère et ses amis.
La nuit étant proche, les deux garçons décidèrent d’attendre le lendemain pour rentrer à la chaumière de Nans. Le grand hêtre, nimbé de son halo de lumière, servit à nouveau de refuge, et une nouvelle fois, la pleine lune veilla sur le sommeil des innocents. Mais l’arbre magique ne pouvait accepter qu’un jeune fée soit banni et privé de tous ses pouvoirs par la décision arbitraire d’une seule personne, fusse-t-elle la reine des fées. Par la nuit magique de pleine lune, il lui restitua ses pouvoirs et plus encore, lui soignant par la même occasion son aile.
Nans et Wilwarin rentrèrent le lendemain, la nuit et le hêtre magique leur ayant donné une force toute nouvelle pour affronter la vie, l’amitié des jeunes garçons serait désormais plus forte que tout.
Wilwarin, ravi d’avoir recouvré ses pouvoirs magiques et son aile, virevolta et fit des cabrioles tout le long du chemin de retour, distrayant son ami. Le jeune fée mit plusieurs semaines à apprivoiser ses nouveaux pouvoirs et à tous bien les connaître. Nans était émerveillé par ce que pouvait accomplir son petit compagnon, il lui demandait souvent de faire des tours pour lui, ce dont il s’acquittait avec joie.
À chaque printemps et chaque été, Wilwarin enchantait son ami en faisant éclore une multitude de fleurs colorées au parfum suave. Leurs teintes délicates ou vives émerveillaient Nans. Pour lui faire plaisir, le jeune fée travailla et développa son don et parvint bientôt à faire s’épanouir leurs belles corolles en toute saison. Les deux amis vivaient paisiblement, au milieu des fleurs odorantes et des couleurs chatoyantes.
Quelques années plus tard, Arscha, trahissant la reine qui l’avait tant avantagée, tenta de s’emparer du pouvoir en destituant Claune. Mais sa nouvelle gloire fut de courte durée, la communauté des fées s’étant enfin rebellée. Cette fois-ci, les fées élurent un chef, bon et juste, le père de Keonin.
Maes et Keonin partirent alors à la recherche de Wilwarin pour lui annoncer qu’il pouvait enfin revenir dans la communauté. Mais Wilwarin, bien que content de cette décision, ne quitta jamais son ami Nans, celui qui l’avait par deux fois sauvé. Ils restèrent ensemble aussi longtemps que Nans vécut, recevant fréquemment la visite de fées. À la mort de Nans, Wilwarin ne put se résoudre à partir, il resta dans la chaumière, s’occupant de fleurir la tombe de son ami et d’entretenir la maisonnette.
De nos jours encore, on peut voir la petite chaumière de Nans, en lisière de la forêt de Tansen. Pour tout le monde, et sans que personne ne sache plus pourquoi depuis bien longtemps, cette petite maison est encore appelée la Chaumière aux Fées. Une belle pierre gravée au nom de Nans et Wilwarin, se trouve à proximité, entourée été comme hiver de jolies fleurs sauvages et colorées.
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